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Portraits

Focus on Alice Nikolaeva

L’atelier d’Alice Nikolaeva, véritable terrain de confrontation Est-Ouest, est hébergé au sein des Beaux-Arts de Paris. Ambiance Californienne sur fond de période post-soviétique en plein cœur de Paris.

Peux-tu nous expliquer ton parcours ?

Je suis née et ai grandi à Samara, une ville au Sud de la Russie située au bord de la Volga près du Kazakhstan. J’ai étudié dans une école d’architecture et design graphique. C’est à cette époque que nous avons, avec des amis, créé le premier artist run space de Samara.  C’était à la fois notre atelier et un laboratoire où nous organisions des expositions. J’ai ensuite poursuivi mes études en France et suis rentrée aux Beaux-Arts de Paris en 2014 dans l’atelier de Jean-Luc Vilmouth. L’année passée, j’ai participé à une résidence de 6 mois à l’Otis College of Art and Design de Los Angeles.

C’était à la fois notre atelier et un laboratoire où nous organisions des expositions

Parles-nous de ton expérience à l’Otis College of Art and Design de Los Angeles ?

Pour quelqu’un qui a grandi en Russie dans les années 90, les Etats-Unis ont toujours eu une image très forte. J’ai adoré l’expérience à l’Otis College même si j’ai très peu profité de Los Angeles. C’était une des périodes les plus productives de mes études et je travaillais 15h par jour dans les ateliers.

L’Otis College est ouvert 24/7 et tout est organisé pour produire de manière simple et efficace : les matériaux, l’encadrement et la logistique. J’ai pu réaliser mes projets en céramique et commencer à travailler l’acier. Ça m’a fait du bien de découvrir une autre façon de travailler et un rapport différent à l’art. La Scène artistique californienne est plus ouverte et prend plus de risques qu’à Paris.

La Scène artistique californienne est plus ouverte et prend plus de risques qu’à Paris

D’où provient cet attrait pour les structures urbaines que l’on retrouve dans ton travail ?

C’est en grande partie dû à mes études à Samara. J’étais en section design mais les cours étaient donnés par des professeurs d’architecture. J’ai donc étudié le graphisme avec pour référence l’urbanisme, l’architecture et le Bauhaus.

En grandissant en Russie, nous sommes constamment confrontés à l’architecture brutaliste et constructiviste soviétique.  J’ai toujours été fascinée par leur façon de réfléchir et d’organiser l’espace public. En Russie, la manière de penser la propriété privée et les espaces publics est différente à cause de la taille du pays et de l’héritage de l’Union Soviétique.

Parmi les œuvres que tu présentes sur La peau de l’ours, peux-tu en choisir une et nous l’expliquer ?

Playground car c’est la 1ère pièce réalisée à Los Angeles dans le cadre de l’étude sur nos relations avec l’espace public. L’œuvre est un terrain de jeu retravaillé et simplifié jusqu’au symbole. Les arches sont des cerceaux qu’on trouve dans n’importe quel magasin de jouets et la structure en métal nous renvoie à l’architecture et à la forme des églises orthodoxes. Il y a un côté nostalgique avec une structure qui me rappelle celle d’un terrain de jeux que j’ai connu en Russie et l’envie de simplifier la forme jusqu’au symbole universel.

L’œuvre est un terrain de jeu retravaillé et simplifié jusqu’au symbole

Quels sont tes futurs projets ?

De beaux projets pour la rentrée avec une exposition à Bruxelles pour La peau de l’ours, et une autre en Angleterre. Des résidences également en Virginie (USA) et en Russie. Je suis aussi à la recherche d’un espace pour organiser un artist run space ainsi que mon projet d’exposition « Pussy on Fire ».