
La peau de l’ours s’est invitée dans le studio de l’artiste Albert Pepermans, en compagnie d’Elie Schonfeld. Le galeriste et collectionneur anversois endosse son rôle de prescripteur avec enthousiasme pour La peau de l’ours.
Portrait d’un homme qui nous raconte son rapport à l’art et présente deux artistes de sa sélection curatoriale.

Le prescripteur
Elie est né et a grandi à Anvers où il décide, après un an en fac de droit, de reprendre l’entreprise familiale spécialisée dans le diamant. Sa passion pour l’art commence très jeune alors qu’il se rend avec son grand-père tous les dimanches dans les brocantes et salles de vente de Belgique.
Collectionneur depuis plus de 20 ans, Elie décide ensuite d’ouvrir sa galerie, mélange de cabinet de curiosités de sa collection personnelle et d’expositions consacrées aux artistes qu’il représente.

Le collectionneur
Elie commence sa collection à l’âge de 20 ans, lorsqu’il achète une toile du peintre franco-belge Gaston Bogaert et une autre de l’artiste Alain Kleinmann. Il s’intéresse ensuite à la sculpture et acquiert alors une première œuvre du sculpteur italien Matteo Pugliese.
A l’inverse de certains collectionneurs, il ne s’impose pas de ligne artistique précise, mais considère sa collection comme une trace de son évolution, un miroir de ses rencontres et découvertes.


Sa collection comme une trace de son évolution, un miroir de ses rencontres et découvertes.
Actuellement, Elie nous explique qu’il se concentre sur la photo et nous livre qu’il a récemment fait l’acquisition d’une œuvre du photographe néerlandais Erwin Olaf.
Quand on lui demande deux moments qui ont particulièrement marqué toutes ces années consacrées à l’art, il nous parle spontanément d’une rétrospective de la peintre d’origine polonaise, Tamara de Lempicka, au Palazzo Reale de Milan et plus récemment, de l’exposition « Not afraid of Love » de l’artiste Maurizio Cattelan, à la Monnaie de Paris.

Le galeriste
Tout commence par la découverte d’un bâtiment qui abritait une ancienne banque, situé dans le centre d’Anvers. Elie voit dans ce lieu, la possibilité de créer un espace dédié à l’exposition d’artistes qu’il a rencontrés tout au long de ses années de collectionneur. Il décide alors de réunir une équipe et de faire une première sélection d’artistes.
Après d’important travaux de rénovation, la Artelli Gallery voit le jour, nous sommes en février 2015.
Comme aux débuts de la galerie, Elie établit toujours la sélection de celle-ci en collaboration avec son équipe. Lorsqu’on lui demande quels sont ses critères de sélection, il nous répond tout simplement :
Pour exposer une œuvre, je dois pouvoir évoquer sa force et son intensité en seulement quelques mots…
Mais pour le galeriste, au-delà de la vente, la réussite dans sa sélection a lieu lorsqu’une complicité discrète se crée entre le visiteur et lui.
Aujourd’hui, étant particulièrement attachés au développement de leurs artistes, Elie et son équipe se concentrent sur la présence de leurs artistes dans les institutions publiques et les fondations dédiées à la culture.

Sa sélection pour La peau de l’ours
En tant que prescripteur pour La peau de l’ours, Elie décide de nous présenter deux artistes, Albert Pepermans et Sylvain Polony, qui font tous deux parties du noyau dur de la Artelli Gallery.
Il a choisi :
Albert Pepermans, pour ses créations figuratives, la multiplicité des techniques qu’il utilise et la pugnacité de ses créations.
Elie aime l’effet de ses grands formats sur papier dans lesquelles Albert utilise des symboles empruntés au Pop Art, aux Comics américains et au cinéma des années 50. Il est particulièrement attaché à la série créations brutes d’Albert et à ses portraits d’Andy Warhol.
Sylvain Polony, pour sa complicité avec le monde minéral et végétal.
Il aime la technique qu’utilise Sylvain, ce work in progress et la sélection précise des matériaux qu’Elie relie à sa formation d’architecte. La rencontre entre un processus de création précis et l’implication d’éléments inattendus.
Photos : Miles Fischler
